Jeanne-Claude Jacoulet (1772-1836)
Jeanne-Claude Jacoulet est née en 1772, en Franche Comté, dans la région de Besançon.
Entourée de ses parents, qui étaient de modestes jardiniers et de ses frères et sœurs, Jeanne-Claude reçoit une solide éducation chrétienne. Elle n’est pas épargnée par les épreuves. Orpheline à treize ans, elle est obligée de subvenir à ses besoins.
Remettez tout entre les mains de Dieu
Demeurons en paix, quoiqu’il arrive, sous la conduite du Seigneur, et sous les ailes de son adorable Providence qui sans cesse veille sur nous et sur nos besoins.
Pendant la Révolution de 1789, Jeanne-Claude participe activement à la résistance spirituelle, vive en Franche Comté. Elle cache et sauve l’Abbé Jean-Antoine Maire (1766-1801) qui par la suite l’accompagne sur le plan spirituel. Ne pouvant réaliser son rêve de devenir religieuse, puisque le gouvernement révolutionnaire a supprimé ordres et monastères, elle épouse un jeune commerçant alsacien, Joseph Fuchs.
Leur fils Jean-François, naît en novembre 1795. En janvier 1796, Joseph Fuchs obtient un passeport pour se rendre en Suisse. Il trouve la mort au cours du voyage.
Jeanne-Claude reste en relation avec l’Abbé Maire. Celui-ci souhaite pouvoir rassembler les enfants en âge de faire leur première communion et faire des assemblées de retraite pour les catéchiser. Mais la Révolution n’est pas terminée, toute activité religieuse est suspectée et réprimée. Pour favoriser ces réunions clandestines, Jeanne-Claude ouvre à Besançon une petite école, recensée en 1798 comme «école de la veuve Fuchs». Elle apprend aux jeunes filles à lire, écrire, compter, coudre, tricoter. Mais elle y fait aussi le catéchisme. Plusieurs personnes se joignent à elle.
Ainsi nait l’association Sainte Famille dont le but évolue et se précise. Elle veut :
- entreprendre l’éducation des jeunes filles pauvres pour les former au travail et leur apprendre un métier .
- former des maîtresses d’école pour les campagnes.
En 1803, Jeanne-Claude Jacoulet fait profession religieuse et devient Sœur Marie-Joseph, puis Mère Marie-Joseph. L’association qu’elle dirige, connue sous le vocable de « Sainte-Famille » se transforme alors en communauté religieuse.
Du cœur de Jésus tout brûlant d’amour, elles apprendront à s’entr’aimer, et à aimer tous les hommes, créés à l’image de Dieu.
Cette communauté est appelée à étendre son œuvre à d’autres régions. C’est ainsi que les sœurs de la Sainte-Famille gagnent le Midi et le Nord de la France : Amiens en 1817, Bourges en 1822, Lille en 1824, Nevers en 1827.
Chaque maison rassemble une communauté de religieuses, l’œuvre de formation des maîtresses d’écoles pour les campagnes et un pensionnat.
Jusqu’au soir de sa vie, Mère Marie-Joseph anime, soutient, donne l’exemple le plus pur.
Des milliers de jeunes filles grandiront à sa lumière.